Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Connaissez vous Rhuys
13 mai 2020

MERCREDI 13 MAI ÉNIGME N°14

Pour vous laissez le temps de chercher la réponse 

la prochaine énigme sera Vendredi 15 mai

 Ce jeu est sous ma responsabilité et n'engage en aucun cas celui de la Maison Forte

André Bourdet

Voici l'énigme N°14

 

Menhir de Bodérin

Où se trouve ce menhir?

 

 

 

répondre à :

andrebourdet@gmail.com

 

ENIGME N°13

21 personnes ont répondu à la 13 ème énigme 15 bonnes réponses

Dolmen Penvins 3 pierres 6-C-

Il s'agit bien des 3 pierres blanches ou des 3 demoiselles à Penvins

Source Guy Toureaux

Légende des « Trois demoiselles de Penvins ».

 

« Accoté à l’ombre du vieux chêne vert rabougri, son chien fidèle à ses pieds et ses cinquante brebis à toison de bure s’égaillant çà et là dans la prairie qui dominait la mer aux rumeurs lointaines, Douram me raconta la légende des « trois demoiselles de Penvins ».

 

Il y a de cela longtemps, longtemps, avant même que Saint Gildas ne fût venu porter parole aux fils des hommes, là-bas, et il me montra l’immense océan, par-delà l’ancien petit corps de garde de douaniers qui se dresse à l’extrême pointe de la tête de marteau, existait un îlot que la mer, cette éternelle rongeuse de nos terres, a fini par engloutir, je te dirai peut-être un jour pourquoi.

Aux fortes marées de l’année, quelquefois, l’îlot englouti apparaît avec des vestiges de murs épais, de restes de construction revêtus de la mousse flottante des algues et des varechs, mais on ne saurait trop s’y attarder, le flot a hâte de cacher et de recouvrir ce que le flot a découvert comme s’il voulait conserver à tout jamais le mystère de cet engloutissement tant de fois séculaire.

L’îlot comportait un vaste couvent avec sa chapelle dont au temps ancien dont je te parle, la cloche annonçait les offices quotidiens et réglait la journée silencieuse des trente religieuses éloignées de tout contact avec les gens de la côte.

C’était la règle imposée par une discipline forte et telle qu’une fois entrée au couvent, la novice disait un adieu éternel à la vie terrestre: plus jamais elle ne devait avoir de rapport avec les siens; pour elle, parents et amis n’existaient plus. C’était la mort au monde extérieur et du dehors personne non plus n’était reçu et mal avisé le sinagot qui, sur sa barque aux voiles rouges, aurait abordé la petite crique où la « plate », la barque se balançait au gré d’une mer indolente.

L’anathème aurait été lancé contre lui par le vieil abbé du couvent, homme d’âge et de vie austère que la sainte église a classé parmi nos meilleurs saints bretons sous le nom de Saint Guevarec.

Or donc, je te dis, la vie coulait calme, sans incident dans le monastère.

Une fois par semaine, deux sœurs tourières, de basse origine, manœuvrant la « plate » en véritables marins, s’en allaient aux vivres au village de La Grée, de la Cricque si tu préfères, ne s’arrêtant que le temps strictement nécessaire pour charger le pain, les pommes de terre et les jarres d’eau douce sur la barque, car le régime était sévère au couvent, et la frugalité était une des règles imposées par la mère abbesse qui avait charge d’âmes.

Et il y avait des années que cette vie contemplative durait sans qu’un nuage fût venu en troubler la sérénité.

Les recluses vivaient toutes dans la prière, le travail et le recueillement, car elles filaient et tissaient la laine de leurs vêtements, de temps en temps le glas sonnait pour l’une d’entre elles accablée sous les ans ou une plus jeune et que l’Ankou avait marquée de son signe mystérieux, et les jours succédaient aux jours, dans l’isolement que seul troublait aux heures des tempêtes le bruit des flots courroucés s’élançant à l’assaut des rocs sans cesse lavés.

Mais le Malin veillait, cherchant quel vilain tour il pourrait jouer aux saintes filles de Dieu, et comme sa malice est insondable et qu’il a plus d’un tour dans son sac; il n’eut pas grand-peine à trouver ce qu’il fallait faire pour porter le trouble au couvent.

Et ce fut bien un maléfice diabolique. Je te disais qu’une fois par semaine les sœurs tourières allaient aux provisions.

L’une des deux tourbières tomba malade le jour même où l’on venait se ravitailler à terre et la mère abbesse adjoignit à sa compagne deux toutes jeunes sœurs.

Je ne dis pas, tu sais, qu’elles n’acceptèrent pas la corvée avec joie; elles n’étaient pas encore accoutumées au silence du couvent, ni faites à la vie contemplative de leurs compagnes; aussi ce fut avec toute la fougue de leurs 20 ans qu’elles sautèrent dans la « plate » qui devait les mener au village; les recommandations de la mère supérieure étaient formelles, seule la sœur tourière plus expérimentée et plus âgée devait parler, régler les achats, faire les échanges: ses deux compagnes devaient se contenter d’écouter, regarder faire leur aînée et surtout cacher aux profanes sous le voile leurs yeux tentateurs, cause si fréquente de la perte des trop curieuses filles d’Eve.

C’est, imbues de ces recommandations, qu’elles débarquèrent et gagnèrent le village de La Grée. Les provisions furent rapidement faites, les échanges réglés et elles revenaient chargées des jarres d’eau, ne pensant guère à mal, quand le malin qui les guettait sous la forme d’un fils de l’Homme se trouva sur leur passage à l’orée du bois que tu vois là-bas.

Et Douram me montrait de son bâton le coin du bois réduit à l’état de simple sapinière.

Et le fils de l’Homme, de ses yeux de braise, regarda les deux petites sœurs qui rougirent en se voyant dévisagées d’aussi impertinente façon, et ce fut lui qui, le premier, d’une voix qu’il sut rendre douce et harmonieuse osa le premier parler.

Que leur dit-il ? Peu importe, le Malin n’est jamais à court de belles phrases et il sait parler aux filles, mais ses paroles eurent pour effet de faire hâter le pas des trois sœurs dont la marche était plutôt ralentie par le fardeau qu’elles portaient. Il offrit de les aider, que sais-je ?

Il leur fit cortège jusqu’à la sortie du bois, et ce fut avec bonheur qu’elles aperçurent à quelques centaines de mètres la « plate » qui- c’est le mot- devait être pour cette fois au moins leur planche de salut.

Et elles rentrèrent au couvent, sans plus, mais surtout sans faire mention de leur rencontre, à la sœur supérieure. Et aucune, pas même la sœur tourière, n’ouvrit la bouche à ce sujet.

Et toujours la tourière ne guérissait pas. Il fallut retourner au village, et les mêmes religieuses furent désignées pour la corvée hebdomadaire.

Ce fut cette fois au débarqué que le Malin les guettait. Et ma foi, cette fois, séduites par les paroles mielleuses et engageantes du sire, la plus jeune se laissa décharger sans trop de résistance d’une des lourdes jarres, qu’elle venait de remplir à la fontaine.

La sœur tourière sur les instances et les bonnes grâces du jeune homme, se laissa aussi décharger d’un panier moins lourd que gênant.

Et ils marchaient les quatre à travers le bois de sapins dont l’arôme développé par la chaleur du matin les pénétrait jusqu’aux poumons, les emplissant toutes d’une griserie qu’elles ressentaient pour la première fois…. ».

 

Le conte s’arrête là, place à l’imagination pour le terminer.

 

Et pourquoi ces « Demoiselles » pataugent- elles en pleine mer ?

 

Un peu au large de la côte actuelle de ce village, le banc rocheux des « Demoiselles », nommées « Ourmialek » en langue locale, présente quelque mystère. Est‑ce là, ou n'est‑ce pas là, qu'exista autrefois un village désormais englouti du nom de

« Saint‑Demitrius », ou un de ces monastères créé en presqu’île  aux temps primitifs de la chrétienté, ou était-ce l’emplacement de la première chapelle de Penvins ?

Cette existence aurait été mentionnée dans un « vieux texte du sixième siècle » jamais retrouvé mais repris au 11ème siècle par Vitalis. L’histoire est belle et il faut la raconter, car elle appartient au plus ancien légendaire de Rhuys.

 

« Lorsque le moine anonyme de Rhuys écrivait la vie de Saint Gildas au onzième siècle, ce banc de sable obstruait encore l'embouchure de l'étang. Une chapelle, dédiée à saint Démétrius, s'élevait sur le rivage et non loin du village qui portait le même nom. Les habitants du lieu et des environs formaient ce que le moine de Rhuys appelle « Plebs sancti Démétrius », le peuple de saint Démétrius, auquel, sans fondement peut-être, Albert de Morlaix, dans sa vie de Saint Gildas, attribue le titre de paroisse. Au milieu du dix-septième siècle, la chapelle de saint Démétrius avait disparu, grâce aux envahissements de la mer, et avait été remplacée par une autre, élevée aussi sur la côte, dédiée à Notre-Dame-de-Penvins. Comme la chapelle avait changé de vocable, le village changea aussi de nom et prit celui de Penvins. Quant à l'étang, il n'existait plus à cette époque. Mais il est encore mentionné longtemps après la construction du château de Suscinio. Les tenanciers des terres environnantes font, pendant des siècles, aux ducs de Bretagne résidant au château, aveux pour les terres susdites « d'un bout joignant au vieux étang».

Abbé Luco, Histoire de Saint-Gildas-de-Rhuys, p. 87 et 88. Vannes, Galles, 1869.

 

Qu’est-ce qu’en dit aussi André Guillo qui a étudié longuement ce site ?

« La dépression de la rivière de Pénerf, recouverte de terrasses friables, et exposée aux vents dominants de secteur sud, a été l’objet d’une érosion intense (témoin: la Tour des Anglais à la pointe de Pénerf). Seule émerge aujourd’hui à marée haute la presqu’île « En Iniz » protégée par une digue ancienne efficace.

La ligne de niveau, moins 2 m, des cartes marines (zéro approximatif à l’époque gallo-romaine) indiquerait le tracé probable du rivage il y a 2000 ans.

Les éminences, rochers actuels ont pu servir de points d’appui à la dune fossile en recul, et devenir pour un temps des presqu’îles ou des ilots.

Au cours des premiers siècles de notre ère, époque trouble des grandes invasions, les sites peu accessibles ont été retenus par les communautés chrétiennes, en sécurité relative et à l’écart du monde. Exemples, le mont St Michel, Houat (Gildas)…

Une telle communauté de « gildasiens » se serait-elle établie sur les « Demoiselles »  Aucun texte crédible n’en fait état. Mais des indices convergents en rendent l’hypothèse plausible.

Des légendes évoquent toutes la présence ou l’irruption de la mer, l’existence d’un dragon, de celle de pirates cernés par un banc de sable…ainsi que le conte des « trois demoiselles » relaté ci-dessus.

D’autre part, le nom local du rocher, « En Ourmialek », signifie le « lieu planté  d’ormes » ; essence très répandue localement et très résistante à l’air marin mais qui cependant ne pousse pas en pleine mer, ainsi que le nom de la crique voisine, « Portz Lehr » (l’abri des pirates), Vikings pilleurs des riches monastères, (même nom à Houat) témoignent que quelque chose a existé.

Plusieurs « anciens » du pays, dignes de foi, ont raconté que leurs pères avaient ramené des « Demoiselles » dans leurs plates plusieurs pierres de taille et d’autres affirmaient qu’elles étaient accessibles à gué, par le chemin du goémon. Une voie charretière contourne effectivement une partie de l’ilot du « Corps de Garde » et serait prolongée par une chaussée vers ces « Demoiselles », à une époque aussi, où le niveau de la mer était inférieur à l’actuel.

Aux veillées d’autrefois, des Penvinsois affirmaient que la « chapelle primitive » se trouvait sur ce rocher et que le rocher nommé « Gouel Vez » (lieu de la fête), actuellement détaché du rivage, était le siège de cérémonies, avant que l’actuelle chapelle ne remplace ce lieu.

Ce rocher recelait donc dans sa partie Est, selon les dires des anciens qui les auraient vus, quelques vestiges constitués d’amas de pierres, murets ou autres éléments de soubassements de constructions, briques et maçonneries mélangées, pouvant faire songer à une construction.

Et tout proche de ce banc rocheux, plus près de la côte, se trouve le rocher nommé « Er Rouanez », la « Reine » séparé des « Demoiselles » par un passage, celui d’un ancien cours d’eau, que certains de nos ainés nommaient le « Drayac » ?

André Guillo

megaliths sarzeau_Page_23

les demoiselles de Pev0001

les demoiselles de Pev0002

megaliths sarzeau_Page_20

megaliths sarzeau_Page_21

megaliths sarzeau_Page_22

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité